Le LMDF – un nouveau fonds de microfinance

, par Ekkehart Schmidt

Le rapport 2009 sur le progrès vers la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement, constatait que la crise économique ainsi que la hausse des prix des denrées alimentaires ont ralenti le progrès vers l’éradication de l’extrême pauvreté et de la faim dans un certain nombre de domaines. L’Organisation des Nations Unies estime que le nombre de personnes vivant avec moins de 1,25 dollars par jour est passé de 55 à 90 millions et représente environ un quart de l’humanité. Depuis que les Nations Unies ont déclaré l’année 2005 comme l’Année internationale du Microcrédit, le rôle joués par la microfinance dans le soutien des ménages sans ressources pour sortir de leur précarité, est largement reconnu.

Le but du Luxembourg Microfinance and Development Fund (LMDF) qui a été présenté le 11 mars 2010, est de soutenir les fournisseurs responsables de services financiers adaptés, et de contribuer ainsi à la diminution de la pauvreté dans les pays en voie de développement (Afrique, Asie et Amérique latine), tout en offrant à ses actionnaires un rendement financier palliant au moins l’inflation afin de préserver la valeur réelle du capital investi.

Le Fonds en résumé

« La microfinance offre le crédit, l’épargne et l’assurance pour aider les ménages sans ressources à surmonter leur précarité », résume Kaspar Wansleben. Grâce à l’engagement du gouvernement, des acteurs de la coopération et de la place financière, le Luxembourg est devenu une force importante dans le mouvement global de la microfinance.

Politique d’investissement : Investissement en dettes, fonds propres, garanties et autres instruments financiers émis par les institutions de microfinance dans les pays en voie de développement (Afrique, Asie et Amérique latine).

Profil d’investisseur : L’investisseur s’intéresse à la microfinance en tant qu’outil de développement et souscrit au double objectif du Fonds, impact social et rendement financier. L’investisseur type investit à long terme et est prêt à accepter un rendement financier qui peut être inférieur à celui produit par des investissements (produits ?) purement financiers.

Rendement : Le Fonds vise un rendement financier palliant au moins l’inflation, afin de préserver la valeur réelle du capital pour l’investisseur.

Principaux risques : Le risque de crédit (ou de contrepartie) des investisseurs de classe C est pris en charge par les investisseurs de classe A (le gouvernement luxembourgeois et l’ADA). Les investisseurs assument eux-mêmes les risques, de change, de liquidité, de valorisation d’actifs ainsi que les risques opérationnels par pays.

LMDF ne s’implique pas directement dans l’offre aux personnes pauvres du microcrédit ou d’autres produits en microfinance. LMDF collabore avec les institutions de microfinance basées dans les pays en voie de développement qui fournissent à leur tour des produits financiers adaptés aux familles pauvres. LMDF a désigné Appui au Développement Autonome (ADA), un des membres d’etika, comme conseiller en investissement.

Grâce à l’engagement du gouvernement et d’un nombre important de premiers investisseurs (dont etika avec 200.000 euros) le LMDF offre au investisseurs privés (classe C) la prise en charge d’une partie du risque par les investisseurs de classe A ( le gouvernement luxembourgeois et l’ADA). Un modèle très intéressant au bénéfice des familles sans ressources.

Dévelopement encoureageant

Le LMDF clôture ses comptes au 31 mars de chaque année. En 2013 pour la troisième clôture, Kaspar Wansleben, directeur exécutif du LMDF, venait visiter etika pour évaluer ce qui a été accompli et ce qu’il reste à faire. Etika s’est investi dès le début dans le LMDF. Pendant l’année 2019, le LMDF a augmenté son réseau de partenaires, notamment avec l’arrivée des institutions de microfinances : Le Fonds a clôturé décembre 2019 avec des niveaux de liquidités adéquats et a continué à renforcer ses partenariats en Ouganda tout en investissant pour la première fois au Myanmar. En décembre 2019, LMDF a entamé un nouveau partenariat avec Alliance Myanmar, dans un pays où la microfinance joue un rôle croissant dans l’inclusion financière et au service des non et sous bancarisés.

On compte aujourd’hui 57 institutions de microfinance partenaires dans 26 pays et qui ensemble servent plus de 55 000 micro-entrepreneurs (dates de décembre 2019). Fin 2019 le LMDF continu de se développer bien. Pour plus d’informations voir le Factsheet June 2020 des investisseurs institutionnelles (cliquez ici).

Le 12 mars 2020 le LMDF fêtait son dixième anniversaire. Depuis sa création, le fonds a permis d’accorder des financements à hauteur de 74 millions d’euros à plus d’une centaine d’institutions de microfinance réparties dans 35 pays. Plus de 230.000 entrepreneurs ont été soutenus (lire ici un article du Paperjam).

Contact :
Société d’Investissement à Capital Variable, Kaspar Wansleben, 2, place de Metz, L-1930 Luxembourg, T. : +352 27 47 35, F. : +352 27 47 35 72, info@lmdf.lu, www.lmdf.lu

Plus d’infos ici. Lire le rapport 2019 ici.

Nos photos montrent une groupe de femmes et une conseillère d’une institution de microfinance à Fana (Mali).

Article du 17 mai 2010, dernière actualisation le 23 juillet 2020